Christiane Taubira invitée d'honneur et marraine de l'édition
Née le 2 février 1952 à Cayenne, Christiane Taubira est une femme politique et écrivaine française. Elle grandit élevée par sa mère, dans une famille nombreuse d’origine modeste. Après des études en Guyane et dans l’Hexagone, elle débute une carrière dans l’enseignement, puis dans le développement économique de la Guyane. Parallèlement, elle milite dans la mouvance indépendantiste aux côtés de son mari, Roland Delannon, avec qui elle fondera le parti Walwari en 1993.
La même année, elle est élue députée de la première circonscription de Guyane et devient une personnalité politique nationale. Elle sera constamment réélue à l’Assemblée Nationale jusqu’en 2012. Au nom du parti radical de gauche, elle se présentera en 2002 à l’élection présidentielle, première femme issue des outre-mer à le faire, et obtiendra 2,32%.
En 2012, le Président François Hollande la nomme Garde des Sceaux, ministre de la justice. Troisième dans l’ordre protocolaire du gouvernement, elle en est l’une des personnalités emblématiques. Elle exercera cette fonction jusqu’à sa démission en janvier 2016, en raison de son désaccord avec le projet de déchéance de nationalité proposé par F. Hollande suite aux attentats de novembre 2015. A la chancellerie, elle aura notamment eu la responsabilité de porter la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, qui sera promulguée le 17 mai 2013. Son éloquence et son engagement dans un débat parlementaire particulièrement passionné, sur fond de manifestations nationales, sont unanimement salués.
Elle n’exerce plus de fonctions électives depuis 2015, date à laquelle s’est achevé son dernier mandat, au conseil régional de Guyane.
Elle est à l’origine de la loi dite tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité, plus connue sous le nom de « loi Taubira » qu’elle avait déposée en 1998 sous forme d’une proposition de loi avec le soutien du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale présidé par Jean-Marc Ayrault. Le vote de ce texte, à l’unanimité de l’Assemblée Nationale en 1999 et du Sénat le 10 mai 2001, il y a vingt ans, a fait de la France le premier pays à reconnaître l’esclavage et la traite comme des crimes contre l’humanité. C’est de cette loi que sont sortis les principaux éléments de la politique mémorielle française en ce qui concerne l’esclavage : la journée nationale du 10 mai, la nécessité d’accorder à cette histoire une place dans les programmes scolaires et de recherche, le comité national auquel la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a succédé en 2019, et dont elle préside le comité de soutien.
Christiane Taubira est aussi une femme de lettres, cinéphile et mélomane, passionnée de culture. Elle a écrit de nombreux livres portant sur ses engagements politiques et mémoriels – L'esclavage raconté à ma fille (2002), Combats politiques au long cours (2012), Murmures à la Jeunesse (2016)...
En 2020, elle publie son premier roman, Gran Balan, dont elle a fait une fresque polyphonique sur la Guyane contemporaine, et signe une chanson de dernier album du rappeur et écrivain Gaël Faye.
Dans le recueil H24, 24 heures dans la vie d'une femme, paru chez Actes Sud , Christiane Taubira livre un texte percutant et intime Elle sera belle qui sera mis en scène par Nathalie Masduraud et Valérie Urrea dans la série Arte du même nom.